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Le froid et vos animaux de compagnie : le guide pour un hiver serein !

03/02/2025 Conseils du vétérinaire
Le froid et vos animaux de compagnie : le guide pour un hiver serein !

❖ Animaux de compagnie VS températures froides :

Pour affronter le froid, chiens et chats s’appuient sur leur meilleure arme : leur fourrure, essentielle à leur thermorégulation. Dès l’automne, une mue permet de mettre en place un pelage plus épais et isolant, afin de s’adapter aux baisses de températures hivernales.

Cependant, on estime qu’à partir 8 degrés les chiens et chats commencent à être sensibles au froid, et d’autant plus lorsque la température avoisine le 0 degré. Mais tous les animaux ne sont pas égaux face au froid, ceci dépend de plusieurs facteurs.

- Stade physiologique :

Les jeunes animaux sont plus sensibles au froid. En effet, leur système nerveux central n’étant pas encore à maturité, leurs capacités de thermorégulation sont limitées (par exemple, les jeunes individus ne peuvent pas frissonner pour se réchauffer). De plus, ils possèdent un stock de graisse sous-cutanée (qui agit comme un isolant) restreint.

De même les animaux « seniors », les femelles en gestation et les animaux malades sont plus sensibles au froid.

La maigreur, mais aussi l’obésité réduisent la tolérance aux températures extrêmes.

- Race et taille :

Les petites races (chihuahuas, pinschers nains, …) sont beaucoup plus sensibles aux températures basses. Leur petite taille implique une plus grande surface de peau par rapport à leur volume, ce qui entraîne une perte de chaleur plus rapide, et d’autant plus si l’animal a peu de graisse ou un pelage fin.

Les races dites « nues » comme le Sphinx chez les chats ou le Chien nu du Mexique sont bien évidemment désavantagées par leur absence de poils.

En revanche, certaines races sont quant à elles plus résistantes au froid (notamment grâce à leur pelage épais ou leur constitution robuste). Il s’agit par exemple du Husky Sibérien, Malamute d’Alaska, Saint -Bernard, Terre-Neuve, Samoyède, Leonberg, … Attention au revers de la médaille : ces chiens sont particulièrement sensibles aux températures élevées.

- Mode vie :

Les animaux d’intérieur sont habitués à évoluer dans un environnement à température stable et confortable et sont donc plus sensibles aux températures basses.

A l’inverse, les animaux vivant principalement à l’extérieur développent un pelage plus dense, ce qui améliore leur résistance aux températures basses.



❖ Même s’il fait froid, les promenades restent primordiales pour nos compagnons canins !


Qu’il fasse froid ou non, les chiens ont besoin de sortir et se promener chaque jour pour leur bien-être physique et émotionnel.

Pour les chiens sensibles au froid, des solutions existent pour améliorer leur confort lors des promenades. Il existe aujourd’hui une large gamme de vêtements adaptés pour lutter contre le froid et l’humidité (manteaux imperméables, pulls, …).

Si vous envisagez de longues promenades dans la neige, pensez à appliquer quelques jours ou semaines avant (selon la formulation) une solution tannante sur les coussinets. Ceci viendra renforcer la peau des coussinets afin de prévenir les crevasses et gerçures. Si votre chien a les poils longs, vous pouvez également couper les poils entre les doigts, afin d’éviter que la neige et la glace ne s’y accumulent et créent de l’inconfort.

Après la balade, il est impératif de bien sécher votre chien, en insistant sur les espaces interdigités. Vous pouvez appliquer une crème réparatrice adaptée sur les coussinets.


❖ Attention aux toxiques de l’hiver !


- La neige et le sel de déneigement :

Grand nombre de chiens aiment jouer dans la neige et peuvent parfois être amenés à en ingérer une grande quantité. La température basse de la neige ainsi que la présence de sel de déneigement peuvent entrainer des troubles digestifs (vomissements, diarrhée) et une déshydratation, surtout si l’animal n’a pas suffisamment d’eau à disposition.

Si votre animal présente ces symptômes, contactez immédiatement votre vétérinaire.

- L’antigel :

L’antigel, ou éthylène-glycol est présent notamment dans le lave-glace ou le liquide de refroidissement. C’est un liquide sucré et donc très appétent, qui attire principalement les chiens et plus occasionnellement les chats. Il est fortement toxique pour les animaux de compagnie.

L’ingestion d’antigel, souvent en grande quantité à cause de son goût sucré, est une vraie urgence de vétérinaire.

Les symptômes d’une intoxication à l’éthylène-glycol sont des vomissements, des troubles neurologiques (ébriété, convulsions, coma), des troubles cardio-respiratoires et urinaires (insuffisance rénale aiguë, déshydratation, soif exacerbée). Les premiers signes cliniques apparaissent dès 30 min à 3h après l’ingestion.

En cas d’ingestion, ayez les bons réflexes : contactez immédiatement un vétérinaire, prenez une photo de l’étiquette du produit ingéré, notez l’heure d’ingestion et la quantité.



Sources :

Toxicologie des animaux de compagnie

Thèse vétérinaire : LES PRINCIPAUX TOXIQUES POUR LES ANIMAUX DE COMPAGNIE : ENQUÊTE AUPRÈS DE CLIENTS DU CHUVA ET ÉLABORATION D’UN RECUEIL INFORMATIF, Pauline DHAUSSY, 2015. 

C’est quoi le Coryza ?
C’est quoi le Coryza ?

01/03/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Le coryza est un terme général pour désigner en réalité un ensemble de signes cliniques respiratoires pouvant provenir de causes virales ou infectieuses :- Des virus : Herpes virus, Calicivirus et Réovirus- Des bactéries : Chlamydophila, Mycoplasma, BordetellaC’est une pathologie du chat très fréquente (90% des chats seront en contact dans leur vie avec un Herpesvirus, et 80% des chats en collectivité seront en contact avec un Calicivirus), contagieuse, transmissible uniquement entre chats. Il n’y a donc aucun risque pour les humains. ❖ Quels sont les chats à risques ?- Les jeunes chatons de 2 à 12 semaines- Les chats vivant en groupe (chatterie, refuge, semi sauvages…)- Les chats porteurs d’une immunodéficience féline (FIV) ou d’une Leucose- Les chats ayant subi un stress (déménagement, changement de propriétaire, arrivé d’un nouveau chat à la maison…)❖ Quels sont les symptômes ?Le coryza se manifeste par des écoulements oculaires, nasaux, des conjonctivites, des éternuements, de la toux, de la fièvre parfois, et, selon l’agent infectieux (par exemple le calicivirus), des stomatites, des ulcères linguaux et buccaux, accompagnés d’hyper salivation.Si vous détenez plusieurs chats, dès le 1er signe, l’animal infecté doit être isolé. Il est préférable d’utiliser des vêtements et chaussures spécifiques pour aller le voir que vous retirez après sa visite et de vous laver les mains pour ne pas contaminer les autres chats de la maison.Les symptômes se déclarent en général 5 à 7j après la contamination.❖ Quand dois-je consulter ?Si votre chat ne souffre pas d’autres pathologie (ex : fiv, felv…), que les symptômes sont faibles (écoulements clairs, quelques éternuements) et qu’ils n’affectent pas l’état général de votre animal (s’il n’a pas de fièvre et qu’il continue de manger), ses symptômes régresseront le plus souvent dans les 7j, s'ils persistent au-delà, il conviendra de consulter son vétérinaire. En cas de symptômes plus importants, il faut consulter rapidement car le Coryza peut aussi entrainer la mort. Le diagnostic est avant tout clinique mais parfois il nécessitera un diagnostic plus précis par test PCR comme pour la covid humaine.❖ Quels sont les traitements ?Il n’existe actuellement aucun traitement permettant d’éliminer le virus chez le chat infecté, toutefois, en fonction des symptômes présentés il existe tout un arsenal thérapeutique allant des topiques oculaires lors de conjonctivite ou d’ulcères, des nébuliseurs pour fluidifier les sécrétions, des antibiotiques en cas d’atteinte de l’état général ou de secrétions purulentes, des traitements oraux complémentaires ( L-Lysine) pour éviter la multiplication du virus, et parfois en cas de récidive sur des cas graves d’herpes virus : des antiviraux ( interférons, zidovudine). Une hospitalisation sous perfusion et sous sondage naso gastrique est parfois nécessaire dans les cas graves. Le pronostic est bon mais un certain nombre de chats porteurs de l’herpès virus peuvent subir un remodelage de la cavité nasale qui détruit certaines structures et provoque des rhinites chroniques et invalidantes.Un chat guérit du Coryza peut rester porteur de la maladie pendant de longues années et être à nouveau contagieux suite à un stress, une mise à bas ou une maladie.❖ Comment puis-je éviter ce type de maladie ?Le meilleur moyen reste la vaccination. Comme les humains avec le vaccin contre la COVID, celui-ci n’empêche pas d’être infecté ou d’excréter mais il empêche les formes graves. Le vaccin agit contre les calicivirus, la rhinotracheite, et les chlamydias. Il s’effectue à partir de l’âge de 8 semaines en 2 injections espacées de 3 à 4 semaines. Un rappel est nécessaire chaque année.Nous pouvons véhiculer les agents pathogènes sur nos vêtements et nos chaussures, un chat d’intérieur peut donc se contaminer sans sortir, sans rencontrer d’autres chats. Références :- Maladies respiratoires du chien et du chat, Hernandez et Poncez (2012), p.401- Le coryza du chat https://www.fregis.com/fr-fr/chats/fiches-info-sante-des-chats/coryza-chez-le-chatPour en savoir plus :- Le coryza du chat video tony et leonhttps://www.youtube.com/watch?v=EOQf9k5bKFU&t=451s- Réaliser une inahaltion https://www.youtube.com/watch?v=iNPLa6aT1Yc

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La myxomatose, qu’est-ce que c’est ?
La myxomatose, qu’est-ce que c’est ?

01/02/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

La myxomatose est une maladie causée par un virus de la famille des poxvirus du genre Leporipoxvirus. Il a été l’un des premiers virus à être observé et identifié à la fin du 19ème siècle en Amérique du Sud. Sa structure extérieure est proche du virus de la variole. ❖ Quels sont les animaux qui peuvent être touchés par la maladie ?Les lapins du genre Oryctolagus (lapin domestique et sauvage européen) sont particulièrement sensibles à ce virus, et la maladie est en général grave et potentiellement mortelle en fonction du statut immunitaire de l’animal. Les lapins du genre Sylvilagus (lapin sauvage d’Amérique du Nord que l’on retrouve aussi un peu dans le milieu naturel en Europe) sont moins sensibles et ne développent en général qu’une masse tumorale cutanée bénigne appelée fibrome. Les lièvres peuvent être touchés par la myxomatose mais de manière très anecdotique.❖ Comment le virus se transmet-il ?Le virus peut se transmettre par inhalation de particules virales en contact direct avec un lapin sauvage ou domestique infecté ou de manière indirecte par le biais d’insectes piqueurs comme les moustiques, les puces ou les cheyletielles par exemple. La population de lapin sauvage est un réservoir du virus etles pics endémiques correspondent aux périodes où les insectes piqueurs sont les plus nombreux (au début du printemps et de l’automne en général, lorsque le climat est doux et humide). Le virus peut résister plusieurs mois dans l’environnement et bien qu’il soit relativement résistant aux températuresextrêmes (résiste à des températures de plus de 60°C et à la congélation), il est sensible aux UV et à beaucoup de désinfectants usuels, dont l’eau de Javel à 10%.❖ Quels sont les symptômes observés lors d’une myxomatose ?Le temps d’incubation est d’environ 4 à 5 jours. Typiquement la myxomatose est à l’origine de la formation de petites masses sous-cutanée qui peuvent se développer partout sur le corps, mais les pourtour des orifices sont particulièrement touchés : le tour des paupières majoritairement, les narines, les lèvres, la zone ano-génitale. Il est possible d’observer un gonflement des paupières avec un écoulement purulent. Ces signes peuvent être accompagnés de symptômes respiratoires secondaires à une broncho-pneumonie et des symptômes plus généraux comme de l’abattement, une anorexie ou de la fièvre. Sur un individu non-immunisé, la maladie évolue quasi exclusivement vers la mort en une dizaine de jours, même avec une prise en charge médicale. Dans ce cas de figure, la guérison est excessivement rare mais lorsque c’est le cas, les lésions mettent 6 à 8 semaines à disparaitre.Il existe une forme amyxomateuse, qui se caractérise par des symptômes exclusivement respiratoires. Cette forme se développe principalement lors d’une contamination par un aérosol (inspiration des particules virales). Chez des lapins vaccinés ou avec une immunité partielle, la maladie peut parfois se développer mais sous une forme moins sévère et non-létale. Les symptômes cutanés régressent alors en quelques semaines. Les très jeunes lapins sont en général très sensibles et meurent plus rapidement que les individus plus âgés.❖ Comment diagnostiquer la maladie hémorragique du lapin ?Il est possible de diagnostiquer la maladie du vivant de l’animal avec une PCR sur un écouvillon des muqueuses des zones les plus atteintes (muqueuses conjonctivales, nasales, vaginales préputiales ou anales) ou sur une biopsie de lésion cutanée. Post-mortem, une analyse histologique peut également être réalisée.❖ Quel est le traitement possible ?En l’absence d’immunité, le traitement est malheureusement vain dans la très grande majorité des cas. Il s’agit essentiellement d’un traitement de soutien (gestion de la température corporelle, alimentation et abreuvement assistés, perfusion) et d’un traitement symptomatique adapté (traitement antibiotique pour lutter contre les surinfections bactériennes notamment). Eventuellement, un traitement antiparasitaire externe doit être administré si des parasites sont visibles sur la peau ou le pelage. Dans les cas les plus sévères, ou en cas de dégradation en hospitalisation, une euthanasie peut être conseillée pour ne pas laisser le lapin souffrir.❖ Comment peut-on prévenir la maladie ?Seule la vaccination permet de prévenir la maladie. Il existe dorénavant un vaccin trivalent permettant de vacciner contre la myxomatose ainsi que les deux variants de la maladie hémorragique en une seule injection annuelle. Les effets secondaires sont rares et consistent le plus souvent en une réaction localeau point d’injection. L’apparition de myxomes au niveau de la face est possible mais rare. Cette manifestation, qui n’est à ce jour pas expliquée, est bénigne et les lésions disparaissent en quelques semaines. Tout effet secondaire de ce type doit faire l’objet d’une déclaration de pharmacovigilance auprès du laboratoire par le biais de votre vétérinaire. Le protocole vaccinal peut être adapté en fonction des vaccins que le lapin a reçu au préalable ou de son état de santé. La balance bénéfice/risque peut être discutée en consultation.Question curieuse : La myxomatose peut-elle avoir des répercussions sur la fertilité des lapins ?Oui ! Cela a notamment été vu chez les mâles lors des cas de myxomatose touchant les parties génitales. L’inflammation locale prolongée augmente la température au niveau des testicules ce qui entraine la mort des spermatozoïdes. Ainsi, si le lapin survit, il peut être stérile pendant plusieurs mois après l’infection. Références :QUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ed.Saunders WB. 2020 : 656pVARGA M. Textbook of rabbit medicine. 2nd ed. Butterworth Heinemann Elsevier. UK. 2014 :494p.

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