Pour affronter le froid, chiens et chats s’appuient sur leur meilleure arme : leur fourrure, essentielle à leur thermorégulation. Dès l’automne, une mue permet de mettre en place un pelage plus épais et isolant, afin de s’adapter aux baisses de températures hivernales.
Cependant, on estime qu’à partir 8 degrés les chiens et chats commencent à être sensibles au froid, et d’autant plus lorsque la température avoisine le 0 degré. Mais tous les animaux ne sont pas égaux face au froid, ceci dépend de plusieurs facteurs.
- Stade physiologique :
Les jeunes animaux sont plus sensibles au froid. En effet, leur système nerveux central n’étant pas encore à maturité, leurs capacités de thermorégulation sont limitées (par exemple, les jeunes individus ne peuvent pas frissonner pour se réchauffer). De plus, ils possèdent un stock de graisse sous-cutanée (qui agit comme un isolant) restreint.
De même les animaux « seniors », les femelles en gestation et les animaux malades sont plus sensibles au froid.
La maigreur, mais aussi l’obésité réduisent la tolérance aux températures extrêmes.
- Race et taille :
Les petites races (chihuahuas, pinschers nains, …) sont beaucoup plus sensibles aux températures basses. Leur petite taille implique une plus grande surface de peau par rapport à leur volume, ce qui entraîne une perte de chaleur plus rapide, et d’autant plus si l’animal a peu de graisse ou un pelage fin.
Les races dites « nues » comme le Sphinx chez les chats ou le Chien nu du Mexique sont bien évidemment désavantagées par leur absence de poils.
En revanche, certaines races sont quant à elles plus résistantes au froid (notamment grâce à leur pelage épais ou leur constitution robuste). Il s’agit par exemple du Husky Sibérien, Malamute d’Alaska, Saint -Bernard, Terre-Neuve, Samoyède, Leonberg, … Attention au revers de la médaille : ces chiens sont particulièrement sensibles aux températures élevées.
- Mode vie :
Les animaux d’intérieur sont habitués à évoluer dans un environnement à température stable et confortable et sont donc plus sensibles aux températures basses.
A l’inverse, les animaux vivant principalement à l’extérieur développent un pelage plus dense, ce qui améliore leur résistance aux températures basses.
Qu’il fasse froid ou non, les chiens ont besoin de sortir et se promener chaque jour pour leur bien-être physique et émotionnel.
Pour les chiens sensibles au froid, des solutions existent pour améliorer leur confort lors des promenades. Il existe aujourd’hui une large gamme de vêtements adaptés pour lutter contre le froid et l’humidité (manteaux imperméables, pulls, …).
Si vous envisagez de longues promenades dans la neige, pensez à appliquer quelques jours ou semaines avant (selon la formulation) une solution tannante sur les coussinets. Ceci viendra renforcer la peau des coussinets afin de prévenir les crevasses et gerçures. Si votre chien a les poils longs, vous pouvez également couper les poils entre les doigts, afin d’éviter que la neige et la glace ne s’y accumulent et créent de l’inconfort.
Après la balade, il est impératif de bien sécher votre chien, en insistant sur les espaces interdigités. Vous pouvez appliquer une crème réparatrice adaptée sur les coussinets.
- La neige et le sel de déneigement :
Grand nombre de chiens aiment jouer dans la neige et peuvent parfois être amenés à en ingérer une grande quantité. La température basse de la neige ainsi que la présence de sel de déneigement peuvent entrainer des troubles digestifs (vomissements, diarrhée) et une déshydratation, surtout si l’animal n’a pas suffisamment d’eau à disposition.
Si votre animal présente ces symptômes, contactez immédiatement votre vétérinaire.
- L’antigel :
L’antigel, ou éthylène-glycol est présent notamment dans le lave-glace ou le liquide de refroidissement. C’est un liquide sucré et donc très appétent, qui attire principalement les chiens et plus occasionnellement les chats. Il est fortement toxique pour les animaux de compagnie.
L’ingestion d’antigel, souvent en grande quantité à cause de son goût sucré, est une vraie urgence de vétérinaire.
Les symptômes d’une intoxication à l’éthylène-glycol sont des vomissements, des troubles neurologiques (ébriété, convulsions, coma), des troubles cardio-respiratoires et urinaires (insuffisance rénale aiguë, déshydratation, soif exacerbée). Les premiers signes cliniques apparaissent dès 30 min à 3h après l’ingestion.
En cas d’ingestion, ayez les bons réflexes : contactez immédiatement un vétérinaire, prenez une photo de l’étiquette du produit ingéré, notez l’heure d’ingestion et la quantité.
Sources :
Toxicologie des animaux de compagnie
Thèse vétérinaire : LES PRINCIPAUX TOXIQUES POUR LES ANIMAUX DE COMPAGNIE : ENQUÊTE AUPRÈS DE CLIENTS DU CHUVA ET ÉLABORATION D’UN RECUEIL INFORMATIF, Pauline DHAUSSY, 2015.
06/08/2024 - Conseils du vétérinaire
Avoir un animal (chien, chat ou furet) c’est aussi définir dans quelles conditions auront lieu vos vacances : partir en France, à l’étranger, en train, enavion, en voiture ou le faire garder ? Quelques soient vos choix, il ne faut pas s’y prendre au dernier moment !❖ Partir à l’étranger ou en France avec son animalLe tatouage est un mode d’identification valable en France mais pour voyager, il faut un passeport européen qui nécessite obligatoirement une identification électronique (sauf si l’animal a été tatoué avant 2011)Le vaccin contre la Rage est le seul vaccin légal fait par un vétérinaire sanitaire et reporté dans le passeport Européen (animal préalablement identifié). Le vaccin Rage nécessite un délai de 21j avant d’être valable et n’est effectué qu’à partir de l’âge de 3 mois. Il est donc impossible de voyager avec un animal de moins de 15 semaines.En fonction du pays de destination, il est impératif en amont d’appeler l’ambassade du pays concerné ainsi que la compagnie aérienne ou ferroviaire qui peut imposer des conditions particulières : sérologie rage (pour prouver que le vaccin est efficace), vaccinations particulières, antiparasitaires externes, vermifuges et même d’autres analyses.En tant que particulier, vous ne pouvez pas voyager avec plus de 5 animaux.Quand les formalités sont effectuées, en fonction du pays ou de la compagnie, il faudra établir chez votre vétérinaire un certificat de bonne santé pour s’assurer qu’il est capable de voyager et de rentrer dans le pays prévu.Parfois, il faudra même une contre signature de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) pour pouvoir sortir du pays.Beaucoup d’hébergements sont « dog friendly ».Certain centre de vacances et camping, même en France, demandent des vaccins et un passeport.L’identification reste obligatoire même sans voyager.Il faudra vous assurer auprès de votre vétérinaire des maladies présentent dans les régions/pays que vous comptez visiter afin qu’il prescrive par exemple, des antiparasitaires contre les tiques transportant la piroplasmose ou les phlébotomes véhiculant la leishmaniose, ou juste une lotion tannante des coussinets quand c’est un pays chaud ou qu’il y a de la neige…❖ Mode de transport- La voiture : veiller à ce que l’animal ait un espace suffisant, un véhicule climatisé de préférence, et faite une pause toutes les 2 heures (avec laisse et harnais) pour se dégourdir les membres, boire et faire ses besoins. Votre vétérinaire pourra prescrire un médicament adapté s'il est malade en voiture.- Le train : Les animaux sont tolérés dans le train (mais interdit dans l’Eurostar) s'ils ne gênent pas les autres passagers et doivent être placés aux pieds ou sur les genoux. Un animal de moins de 6 kg devra être dans une cage ou un sac de 45x30x25cm. Un animal plus gros devra être en laisse et muselé et paiera ½ tarif ou 35€ selon les compagnies.- L’avion : selon la taille de votre animal et les règles de chaque compagnie, il voyagera en cabine en sac ou en soute climatisée et pressurisée (il faudra louer ou acheter une cage réglementaire en se renseignant auprès de la compagnie). Préférez les vols directs.Attention : le nombre d’animaux est limité par vol et certaines compagnies interdisent désormais les races brachycéphales en fret ou en soute.❖ Pour en savoir plus : Comment faire garder son animal ?Amis, famille ou voisins peuvent passer quotidiennement s’occuper d’un chat en sachant que selon l’animal à partir de 10-15j, un chat de compagnie commence à trouver le temps long.Un chien peut être gardé chez des amis/voisins ou mis en pension pour s’assurer de ses besoins quotidiens. Mais attention, les pensions sont souvent prises d’assaut pendant les vacances scolaires, il faut réserver rapidement, voir même d’une année sur l’autre. Une pension pour chien coute entre 20 et 100€/jDe nouvelles solutions voient le jour depuis quelques années :- Les prêts de maison contre bons soins, un échange de bons procédés comme sur Nomador ou M’sitting ou sur la page Facebook « garde d’animaux en échange de prêt de maison »- Confier son animal et/ou sa maison contre rémunération comme sur les sites Maison gardée, Petsitoo, Ani seniors, Animaute, Homesitting. Comptez 15 à 50€/j- Séjour en garderie ou hôtel dans les grandes villes, souvent onéreux mais très professionnel. Conseils et formalités pour voyager dans chaque pays https://www.anivetvoyage.com/Vidéos « partir en voyage avec son animal » https://www.youtube.com/watch?v=hG-didtIiXgComment faire garder son chien par des particuliers ? https://www.santevet.com/articles/comment-faire-garder-son-chien-par-un-particulierUne sélection d’hébergement dog-friendly https://emmenetonchien.com/
01/07/2024 - Conseils du vétérinaire
L’espérance de vie moyenne de nos animaux est bien inférieure à celle des humains, tous les propriétaires sont ou seront confrontés à leur décès. C’est une épreuve douloureuse à traverser qui peut s’avérer encore plus difficile quand il faut prendre la décision de le faire euthanasier.L’euthanasie est un acte médical vétérinaire indolore destiné à abréger la vie d’un animal présentant une pathologie physique ou mentale à l’origine de souffrances pour lui-même et son entourage.Chaque euthanasie est unique et justifiée par de nombreux facteurs dont le choix appartient au propriétaire de l’animal mais l’évaluation de la nécessité d’un tel acte dépend de l’appréciation du vétérinaire qui a le droit de refuser s’il juge cet acte inapproprié ou que d’autres solutions accessibles sont applicables. ❖ Quand prendre la décision ?C’est une décision extrêmement difficile à envisager mais qui est pratiquée uniquement pour éviter de trop grandes souffrances physiques et morales à l’animal. C’est donc paradoxalement un dernier acte d’amour pour votre compagnon.Voici quelques questions dont une ou plusieurs réponses positives méritent d’en discuter avec votre famille et votre vétérinaire :• Votre animal souffre-t-il ? Est-ce que sa vie quotidienne est impactée ? (Mange-t-il ? se déplace-t-il seul ? est ce qu’il se soulage sous lui ? est ce qu’il gémit ?)• Votre animal est-il atteint d’une maladie incurable sans rémission possible avec un traitement lourd, un épuisement, de fortes douleurs ?• Votre animal est-il dangereux, agressif, parfois incontrôlable ? Avez-vous consulté un comportementaliste ? A-t-il déjà eu des traitements ou une thérapie comportementale sans succès ?❖ Comment se déroule une euthanasie ?Le propriétaire peut, au regard de ses émotions, assister à toute ou une partie de la procédure ou ne pas rester. C’est une démarche personnelle, personne ne vous jugera.L’acte en lui-même se compose de 2 temps :• La première injection par voie veineuse ou intramusculaire vise, via l’injection d’anesthésiants, à plonger votre animal dans un coma artificiel afin qu’il perde conscience et qu’il ne ressente plus aucune douleur.• La deuxième injection vise à arrêter la fonction cardiaque puis respiratoire via l’injection d’anesthésiants puissants par voie veineuse ou intra cardiaque selon la situation.Votre animal ne sentira absolument rien, c’est une anesthésie de plus en plus profonde qui arrêtera ses fonctions vitales pendant son sommeil.Les yeux de votre animal resteront ouverts pendant et après l’acte, c’est normal chez nos animaux. Il pourra aussi faire une ou plusieurs grandes inspirations. Plus rarement, il peut également subir une crise épileptiforme pendant la phase d’endormissement (réaction des anesthésiants sur le système nerveux central) mais il est déjà endormi et inconscient. Et enfin, pas systématiquement, des petits tremblements musculaires peuvent persister quelques minutes après le décès.❖ Pour en savoir plus : Que faire de son corps ?• L’enterrer dans mon jardin :Il est dorénavant interdit d’enterrer soi-même un animal et ce même dans son jardin. Vous devez confier la dépouille de votre animal de compagnie à un vétérinaire dans les 48h maximum pour qu’il se charge de le faire incinérer dans un crematorium animalier ou contacter directement le crematorium près de chez vous.Se débarrasser de la dépouille d’un animal peut être puni d’une amende de 3750€.• Le faire incinérer dans des crematoriums dédiés avec 2 options :Collective : votre animal est incinéré avec d’autres animaux de compagnie et les cendres sont enfouies dans un site spécialisé où il vous sera possible de vous recueillir.Individuelle : plus onéreuse, votre chien est incinéré seul, vous pouvez si vous le désirez, fixer le RDV pour y assister et récupérer ses cendres dans une urne que vous aurez pu choisir.Quand les cendres ne sont pas récupérées, elles sont dispersées dans le parc du crématorium ouvert au public pour permettre le recueillement.• Inhumer son chien dans un cimetière animalier :Bien qu’il n’y en ait pas partout, ce service funéraire se développe, vous aurez une place pour les cendres ou le corps de votre compagnon à la manière d’un cimetière humain. Il existe aussi des cimetières virtuels où vous pourrez rendre hommage et déposer les souvenirs de votre compagnon. Sources :https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33426#:~:text=Vous%20pouvez%20confier%20la%20d%C3%A9pouille,48%20heures%20suivant%20le%20d%C3%A9c%C3%A8s.Pour en savoir plus :Quelques livres sur le deuil animalier :Au Revoir Blaireau, Susan Varley, à partir de 6 ansLe deuil D’Olivia, Martine Latulippe, Nathalie et Catherine Parent, à partir de 3 ansSacha et Gribouille, Anaïs Caux, de 2 à 7 ansSon odeur après la pluie, Cedric Sapin-DefourMon chat Mon chien va partir, Dr Frantz Coppé
04/06/2024 - Conseils du vétérinaire
Les maladies dentaires du lapin peuvent se développer à tout âge et sur n’importe quel individu. Pourtant, il existe de nombreux facteurs qui vont favoriserl’apparition de certaines de ces maladies et toucher préférentiellement certaines catégories de population.Tout d’abord, il est nécessaire de faire la différence entre les maladies d’origine congénitales et les maladies acquises. Dans le premier cas les problèmesdentaires font suite à une mauvaise conformation de la mâchoire ou de la qualité de la dent et touchent des individus plutôt jeunes (<1 an). Les maladies acquises se développe plutôt chez des individus d’âge moyen, entre 3 et 4 ans environ, et font suite à des anomalies chroniques dans l’entretien du lapin, etnotamment à une alimentation inadaptée. ❖ Un petit point sur la bouche du lapin.Le lapin est un animal hypsodonte, c’est-à-dire qui possède des dents avec une grande couronne dentaire et qui poussent en continue tout au long de la vie de l’animal. Le lapin est donc forcé d’user ses dents tout au long de sa vie pour que ce phénomène s’équilibre. L’usure régulière des dents est essentiellement permise par la mastication de fibres alimentaires avec des mouvements en rotation des mâchoires. L’alimentation joue donc un rôle central lorsqu’il s’agit de la santé des dents du lapin. Une alimentation pauvre en fibre va privilégier des mouvements masticatoires du haut vers le bas à l’origine d’une surpression sur les racines dentaires favorisant des anomalies de la pousse (déviation, agénésie, régression du bourgeon dentaire…) voire des infections des racines (infection simple, abcès, nécrose…).Sur chaque hémi-mâchoire supérieure, le lapin possède deux incisives (la principale et une petite vestigiale derrière), pas de canine (l’espace vide laissé par cette absence sur la mâchoire est appelé diastème), trois prémolaires et trois molaires. Sur chaque hémi-mâchoire inférieure, le lapin possède une incisive, pas de canine, deux prémolaires et trois molaires. Sur les races naines, chez qui le chanfrein est plus ou moins court, certaines de ces dents peuvent être atrophiées ou mal positionnées car la bouche est trop petite. De même, chez ces races, le prognathisme (mâchoires inférieures plus en avant que la supérieure et défaut d’affrontement des incisives) est une anomalie plus fréquente que chez les races au chanfrein plus long.❖ La malocclusion des incisives, maladie congénitale ou acquise ?La maladie dentaire congénitale la plus fréquente est la malocclusion des incisives secondaire à un prognathisme plus ou moins prononcé. Elle est à l’origine d’une élongation anormale des incisives avec les incisives supérieurs qui « bouclent » vers l’intérieur de la bouche et les inférieures qui partent versl’avant ou remontent devant le nez. Ce mauvais positionnement empêche l’animal de se nourrir correctement. La malocclusion congénitale se développe dans les premiers mois de vie de l’animal et n’est pas toujours décelée à l’adoption.Lorsque la malocclusion se développe au-delà de 1 an, elle est en général plutôt acquise : à la suite d’un traumatisme unique (chute) ou répété (mâchonnements compulsif des barreaux de la cage par exemple), d’une fracture d’une ou plusieurs incisives, suite à une élongation anormale des molairesqui entraine l’ouverture de l’angle d’occlusion et à terme entraine un défaut d’affrontement.❖ La malocclusion des molaires, une histoire de nourriture mais pas que !La malocclusion des molaires est une maladie acquise. L’origine communément admise pour cette maladie est, comme indiqué plus haut, un défaut d’usure des dents lié à un manque de fibres dans la ration alimentaire. Une autre hypothèse évoque une carence chronique en calcium et/ou en vitamine D qui serait à l’origine d’une fragilisation des zones d’insertion des dents et une dégénérescence des racines dentaires.Ces différents facteurs entrainent une déviation progressive de la pousse des dents et la création de pointes dentaires qui peuvent, à terme, blesser la langue ou les joues et créer des ulcères. Cela favorise également les infections dentaires pouvant aller jusqu’à l’abcès voire jusqu’à l’infection osseuse.❖ Traitement et pronostic des maladies dentaires.Concernant la malocclusion des incisives, le traitement d’urgence consiste à limer les dents sous anesthésie flash avec une lime rotative pour permettre à l’animal de remanger correctement. En revanche, la coupe des dents à la pince est à proscrire puisqu’elle fragilise un peu plus l’insertion des dents et augmente le risque de fractures dentaires. A court terme, l’extraction chirurgicale des incisives est conseillée car la malocclusion tend rapidement à s’aggraver et la fréquence des limages à augmenter (toutes les 6 à 3 semaines en moyenne).Pour une malocclusion des molaires, la prise en charge est différente puisqu’elle touche le plus souvent l’ensemble de la denture. Le traitement de choix est un limage dentaire sous anesthésie à répéter plus ou moins fréquemment en fonction de la gravité des lésions. Occasionnellement, une extraction dentaire peut être indiquée en cas d’infection d’une racine dentaire.❖ Que faire en prévention ?Pour les maladies congénitales, à part lutter contre la sélection des hypertypes dans les élevages, il n’y a pas de solution préventive. Dans le cas des maladies acquises, la prévention passe par une alimentation adaptée : foin à volonté, accès limité aux granulés, légumes verts fibreux quotidiennement. De plus une ration équilibrée en calcium et un accès à une source d’UV (contact direct au Soleil, lampe UV) peuvent être conseillé pour renforcer l’insertion des racines dentaires.Question curieuse : Sans ses incisives, mon lapin peut-il encore manger ?Oui ! Les incisives servent principalement à cueillir l’herbe. Même sans incisives le lapin pourra attraper sa nourriture avec ses lèvres et sa langue. Certains lapins peuvent avoir besoin qu’on leur coupe leur nourriture en petits morceaux pour les aider à manger, mais, dans la plupart des cas, les lapins opérés sont capables de remanger seuls juste après l’intervention. Références :CROSSLEY DA. Clinical aspects of lagomorph dental anatomy : the rabbit (Oryctolagus cuniculus). J Vet Dent.1995 ;12 :137-140.JEKL V, HAUPTMAN K, KNOTEK Z. Quantitative and qualitative assessments of intraoral lesions in 180 smallherbivorous mammals. Vet Rec. 2008 ;162 :442-449.
02/05/2024 - Conseils du vétérinaire
Castrer un chien c’est le priver de sa capacité à se reproduire, la castration peut être faite à partir de l’âge de 6 mois en fonction de sa race. ❖ Pourquoi le faire castrer ?Avant tout pour qu’il n’ait pas des chiots et donc lutter contre les abandons et le trafic d’animaux. Pour des raisons médicales :Certains chiens ont leurs testicules qui ne sont pas descendues vers l’âge de 6 mois, c’est sans doute une cryptorchidie, un dysfonctionnement héréditaire qui touche 1 à 10 % des chiens mâles. Ces chiens ne doivent pas se reproduire et le testicule rester à l’intérieur peut entrainer des soucis en vieillissant, il faut donc les castrer.Pour prévenir ou traiter les pathologies testiculaires ou prostatiques liées aux hormones (cancer), les abcès et tumeurs des glandes anales. Pour des raisons comportementales :Une libido exacerbée (le chien excité qui se frotte à votre jambe ou sur les coussins), du marquage urinaire (des petits jets d’urine répétés à l’intérieur et à l’extérieur), de l’agressivité envers les autres chiens mâles, des fugues, du vagabondage, des hurlements… La probabilité d’atténuer ou supprimer ce type de comportement est plus élevé s’il est castré à un jeune âge.Attention : Les problèmes de hiérarchie homme/chien ne seront pas résolus avec la castration, seul l’éducation comportementale du chien et de son propriétaire y parviendra. Pour des raisons légales :Les chiens ne 1ère catégorie non inscrit au LOF ( Pitt-Bull, American Staff, Boerbull, Tosa) doivent obligatoirement être castré avant l’âge de 1 an.❖ Les techniques- Ablation des testicules : Chirurgie réalisée sous anesthésie générale et accompagnée d’antidouleurs pendant et après l’intervention. Une collerette est conseillée, des promenades en laisse sans course ni saut jusqu’au retrait des fils pendant 10-15j.- Implants contraceptifs sous cutanés : produisent une infertilité temporaire et réversible, les effets s’estompent après quelques mois.- Vasectomie : section des conduits qui acheminent le sperme jusqu’aux testicules, n’aura malheureusement aucun effet sur les comportements sexuels et est donc peu pratiquée.❖ Pour en savoir plus : les prothèses testiculairesLes implants testiculaires en silicone existent en particulier chez les chiens et surtout aux États Unis. Ces implants ont été créés car certains maîtres vivaient mal la castration de leur chien et non pour redonner confiance à son animal comme a pu prétendre Kim Kardashian lors de la chirurgie de son Boxer. Un marché juteux pour les fabricants.Les prothèses testiculaires sont mises en place par le vétérinaire mais uniquement lorsque la santé de l’animal les justifie. C’est une intervention uniquement esthétique qui n’apportera rien au bien être de votre compagnon et l’empêchera de participer à un examen de confirmation ou concours de beauté. Pour en savoir plus :Les implants hormonaux: https://www.depecheveterinaire.com/le-point-sur-la-sterilisation-du-chien-male-et-l-utilisation-des-implants-de-desloreline_679A4B813263A061.htmlLes prothèses: https://www.lefigaro.fr/assurance/2012/05/30/05005-20120530ARTFIG00689-chiens-chats-les-operations-de-convenance-en-question.phpLa stérilisation du chien:https://fr.virbac.com/home/tout-sante-bien-etre/sterilisation-chien-male-et-mode-de-vie.htmlhttps://www.santevet.com/articles/faut-il-faire-castrer-son-chien-ou-son-chat
02/04/2024 - Conseils du vétérinaire
Les masses sous-cutanées du rat sont souvent d’origine tumorale (tumeur mammaire, lipome…), mais il peut aussi s’agir d’une hyperplasie du tissu mammaire ou encore d’un processus infectieux comme un abcès. Cet article s’intéresse aux tumeurs mammaires. ❖ Les tumeurs mammaires du rat, qui est touché et pourquoi ?Les tumeurs mammaires chez le rat sont fréquemment rencontrées en clinique et se caractérisent par la croissance plus ou moins rapide d’une masse sous-cutanée pouvant se trouver presque n’importe où sur le corps de l’animal. En effet, la distribution du tissu mammaire étant très étendue sous la peau du rat, les tumeurs mammaires ne se localisent pas uniquement à proximité de la mamelle. Elles peuvent se déclarer autant chez le rat mâle que chez la femelle et atteindre une taille pouvant dépasser les 10 cm de diamètre. Chez la femelle la fréquence des tumeurs mammaires est plus élevée chez les individus entiers que chez les stérilisés laissant sous-entendre le rôle des hormones sexuelles dans leur développement. Les tumeurs mammaires malignes représentent moins de 25% des tumeurs mammaires du rat.❖ Quels sont les symptômes observés lors de tumeurs mammaires ?Il s’agit en général d’une masse qui se développe sous la peau, plutôt lisse, sans modification de la peau en regard et non attachée aux plans musculaires plus profonds. Cependant, en fonction de la nature de la tumeur ou de sa localisation, sa surface peut être irrégulière, la peau peut être ulcérée et il peut parfois y avoir des sécrétions lactées. La masse peut être de taille très variable et il n’est pas rare qu’elle grossisse vite (en quelques semaines). Il est donc conseillé de consulter votre vétérinaire avant que la taille ne gêne les déplacements de votre rat ou que la masse n'atteigne des structures fragiles comme l’anus ou l’urètre, les empêchant alors de fonctionner normalement.❖ Comment diagnostiquer une tumeur mammaire ?Lorsqu’un rat présente une masse sous-cutanée, le vétérinaire peut proposer une ponction de la masse à l’aiguille fine et observer les cellules récupérées au microscope. Cela peut notamment permettre de faire la différence entre un abcès et une masse tumorale. Cependant, le traitement recommandé étant l’exérèse totale de la masse, cet examen n’est pas toujours réalisé en pratique.Lors de la suspicion d’un processus tumoral, un bilan d’extension radiographique à la recherche d’éventuelles métastases pulmonaires est recommandé.❖ Quel est le traitement possible ?Le traitement de choix est le retrait total de la tumeur. En fonction de la localisation et de la taille de la masse, la chirurgie peut être rapide et simple ou plus délicate. Par exemple, les masses localisées dans le bas ventre impliquent souvent une partie de l’urètre, du vagin et/ou de l’anus de l’animal et il est parfois difficile de retirer l’ensemble de la masse sans abîmer ces structures. Les sutures sont parfois très étendues et la plupart du temps les fils sont cachés dans la peau afin de limiter le risque que le rat ne ronge ses fils. Il peut arriver qu’une partie de la plaie ne puisse pas être refermée complètement, auquel cas un pansement est mis en place pour protéger les tissus et accélérer la cicatrisation par seconde intention.En raison de la forte prédisposition des femelles entières à développer des tumeurs mammaires, il est recommandé de faire stériliser la ratte lors du retrait de la masse, lorsque c’est possible.❖ Est-ce que c’est une maladie grave ?Après l’intervention, une analyse histologique de la masse est proposée afin de déterminer la nature de la masse : quel est le type de tumeur, est-elle bénigne ou maligne ? Cela permet d’affiner le pronostic et d’anticiper les récidives et de surveiller l’apparition d’éventuelles métastases.Lorsque la tumeur est bénigne, le pronostic est bon, mais sur un animal non stérilisé, d’autres tumeurs pourront potentiellement se développer ailleurs. Lorsque la tumeur est maligne, le pronostic est réservé à sombre en raison du risque de récidives et de métastases qui peuvent être à l’origine d’une dégradation de l’état général du rat voire de sa mort à court ou moyen terme.Question curieuse : Mon/ma rat/ratte est stérilisé.e mais continue d’avoir des tumeurs mammaires, pourquoi ?Lors de récidives fréquentes des tumeurs mammaires bénignes chez un rat, et ce malgré la stérilisation, une tumeur d’une partie du cerveau, appelée l’hypophyse ou glande pituitaire, doit être suspectée. Cette glande est notamment responsable de la sécrétion d’une molécule appelée prolactine qui va activer le fonctionnement du tissu mammaire. Lorsqu’elle est tumorisée, cette glande va sécréter de la prolactine de manière anarchique et entrainer une croissance anormale du tissu mammaire favorisant le développement d’une tumeur. Ce phénomène est appelé « complexe prolactinome ». Cette tumeur du cerveau peut parfois être soignée, de manière temporaire, avec un médicament administré à vie. Mais il n’est pas toujours efficace et la tumeur est vouée à moyen terme à échapper au traitement. Le pronostic de cette maladie est globalement sombre à moyen terme. Références :QUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ed. Saunders WB. 2020 : 656pVERGNEAU-GROSSET C, KEEL MK, GOLDSMITH D, et al. Description of prevalence, histologic characteristics, concomitant abnormalities, and outcomes of mammary gland tumors in companion rats (Rattus norvegicus) : 100 cases (1990-2015). J Am Vet Med Assoc, 2016 ; 249(10):1170-1179.